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Demolition, critique

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Avec le réalisateur Jean-Marc Vallée, c’est en général quitte ou double et son nouveau film, Demolition, ne laissera encore une fois pas indifférent mais il a un grand atout dans sa main, l’acteur Jake Gyllenhaal.

On avait beaucoup aimé Dallas Buyers Club et détesté Wild. Dans les deux films, deux constantes : des curseurs émotionnels poussés à fond, sans grande subtilité, qui peuvent vite énerver et des performances d’acteur prêts à rafler des prix. Le nouveau film du québecois Jean-Marc Vallée, Demolition, est toujours dans cette lignée mais avec un peu plus de retenue.

Nous y faisons de Davis qui vient de perdre sa femme dans un accident de voiture. Homme d’affaire aguerri qui n’a pourtant pas eu la vie qu’il souhaitait au fond de lui, il se surprend à  ne pas éprouver grand chose face à cette perte. Mais c’est surtout le vide en lui qui va grandir et s’accroître alors qu’il doit trouver quelqu’un avec qui parler et un moyen de se reconstruire.

Tout détruire pour mieux se reconstruire, voilà le message véhiculé par le film sans grande subtilité mais avec une vraie sincérité, c’est aussi simple que ça. Et cela a parfois du mal à passer à cause d’un héros assez froid, qui se retient d’éprouver des émotions pendant une bonne partie du film et le scénario suit ce chemin avec un personnage moyennement attachant dont on attend seulement qu’il explose. Pendant tout ce temps on ne fait que remarquer le talent de Jake Gyllenhaal dont le magnétisme arrive à dépasser le statut de son personnage pour nous inciter à le suivre.

Alors y a pourtant quelques bonnes idées comme la tendresse éprouvée par le personnage de Naomi Watts dont le fils a une trajectoire intéressante et qui sort des sentiers battus, ou encore cette manie de tout vouloir démonter pour tenter de mieux comprendre ce qui doit être réparé (thème qui aurait pu aboutir sur quelque chose d’aussi intéressant) et une bonne BO bien choisie qui s’accompagne bien aux scènes qui font passer de l’émotion mais tout n’est pas forcément très poussé, d’autant plus qu’en face, le père homme d’affaire au grand coeur est un personnage parfois peu crédible et qu’il a fallu qu’il y ait une révélation sur sa fille décédée pour rendre le personnage de Davis pas aussi détestable finalement.

Mais il faut vraiment attendre le dernier quart d’heure pour que tout ce parcours laborieux de Davis prennent enfin sens et nous permette alors d’éprouver finalement un peu de compassion pour lui. C’est enfin le moment de nous laisser aller et l’on relativise alors avec beaucoup de recule l’heure précédente qui s’est déroulée. Et cela est non seulement du aux choix de l’histoire racontée par Vallée mais aussi et surtout au talent de Jake Gyllenhaal qui reste formidable de bout en bout, aussi excellent dans la retenue initiale quand dans le décrochage de sa personnalité qui finira forcément par se laisser aller. L’acteur est parfois sur le fil du rasoir mais finalement toujours parfait et il est clair que sans lui, le film ne pourrait pas être très intéressant.

Au final, Demolition est donc un film qui révèle son potentiel émotionnel dans ses dernières séquences après une longue période d’interrogation mais qui se regarde uniquement car porté de bout en bout par son acteur principal, un Jake Gyllenhaal impeccable.


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